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Magus of the Library est un manga fantastique qui met en scène Shio, un jeune de sang-mêlé : un humain à grandes oreilles. Il désire rejoindre la capitale des livres où toutes les connaissances du monde sont concentrées.

Un rêve difficilement réalisable pour un jeune pauvre et métissé jusqu’à sa rencontre avec les kahunas, les employées de la bibliothèque centrale qui ont chacune des compétences spécialisées : restauration, protection, affaires extérieures.

Ce livre diffuse les valeurs d’accessibilité universelle, de persévérance, d’ouverture d’esprit et d’amour de la lecture.

Les péripéties palpitantes sont soutenues par des illustrations magnifiques qui rendent réels les paysages naturels où se déroulent l’action, les vêtements des différents personnages et bien sûr les livres!


Impression

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“je revois en boucle son dernier envol

je mastique et c’est bizarre

je ne goûte rien


et j’avale une larme

et puis deux

autant qu’il en faut


pour noyer mon chagrin dans le plumage

multicolore de son souvenir” (p.11)


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Beaucoup de lacs sont hantés au Québec. Tout le monde le sait et tout le monde le raconte. Mais aussi bien que François Blais …pas sûre. Lac Adélard est un titre de la formidable collection Noire de la Courte échelle. C’est un livre plus stressant que vraiment horrible qui vous fera découvrir aussi le talent de dessinatrice d’Iris, mieux connue des lecteurs de bande dessinée.

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L’histoire est racontée par deux voix. Celle d’Élie Bournival qui considère que l’école est une perte de temps et de sa nouvelle amie Anna qui transforme pourtant l’école des Chutes de Shawinigan en un endroit extraordinaire.

Il y a aussi la voix décalée de Rose-Marie qui raconte dans son journal daté de juin 1989 son quotidien retiré du monde.

“C’est beau, en tout cas moi je trouve ça beau, les choses qu’on voit ici. C’est beau. Les arbres, les oiseaux, les insectes, le ruisseau qu’on entend tout le temps. Les cinq cabanes autour du lac les framboises et les fleurs et les trains qui passent, les wagons-citerne noirs et les wagons de marchandises brun, c’est tellement beau.” (p.9)

La construction alternée entretient bien le suspens, le dénouement est vraiment surprenant. Mais ce roman est surtout chouette incursion dans l’univers ironique et tranchant de François Blais.

“C’est la vie, ce sont des choses qui arrivent, ça n’est pas la fin du monde, pour utiliser ces formules creuses que les adultes aiment répéter. (Ils disent aussi “on ne fait pas toujours ce que l’on veut dans la vie” ou “tu n’en mourras pas”. Comme si le fait de ne pas mourir représentait le comble de la félicité.)” (p. 37)

Qui sait peut-être deviendrez-vous tellement accro à cette écriture que vous vous mettrez à lire la revue Protégez-vous autrement que pour magasiner des électroménagers…

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“Soudain, la moindre brise courait sur sa peau comme un serpent: elle ressentait la force de l’air comme si elle avait été une plume ballotée par le vent. Elle distinguait aussi les odeurs, toutes les odeurs, avec une précision qui lui donnait l’impression de voir chaque fleur, chaque motte de terre humide, chaque champignon. " […]

“Ses yeux avaient également acquis une acuité nouvelle. Elle avait l’impression qu’ils projetaient alentour des antennes invisibles, lesquelles s’en allaient tâter les moindres recoins du monde… Le mouvement des insectes sur les troncs, le balancement régulier des branches: tous ces détails lui apparaissaient avec netteté, comme si elle les touchait du bout de la langue.” (p. 98-99)

Si vous avez déjà rêvé d’incarner un animal, de voir et de sentir comme il voit et sent, je vous suggère la lecture de Violette Hurlevent de Paul Martin, illustré par J. B. Bourgois.

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Ce formidable roman raconte l’épopée d’une jeune fille qui découvre un jardin sauvage près de sa nouvelle maison. Elle en deviendra la protectrice, ainsi que celle de ses habitants, des insectes jusqu’aux pierres.

Une des forces de ce roman qui me rappelle le Tobie Lolness de Timothée de Fombelle est de donner une importance égale à tous les éléments de la nature et de les faire communiquer entre eux, non pas de notre manière d’humain, mais comme on peut imaginer qu’ils le font avec leurs caractéristiques et intérêt  propres.

Par exemple, les oiseaux ne parlent pas de choses que l’on a l’habitude de raconter, mais “[…] ils disaient le vent, les odeurs, le bourdonnement des insectes et le chant des herbes qui ondulent sur la prairie. Ils parlaient des amours du peuple ailé, des renards qui guettent sous une vieille souche, de la faim, des brindilles et des flaques.”(p. 345)


Si vous avez envie de voir comme les animaux je vous invite à découvrir aussi le documentaire Zooptique qui présente comment la vision des animaux et À chacun son chat, un album dans lequel on découvre comment un chat est perçu différemment selon le point de vue de celui qui le regarde.

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Je vous présente deux coup de cœur colorés en bande dessinée. Le premier présente un univers animalier complètement absurde, l’autre un récit de science fiction sensible.

Bon d’accord, j’aime le “Club des chats” de l’auteure coréenne Yoon-sun Park. Je ne suis pourtant pas fan de vidéo mignons, mais cette bande dessinée a le don de me charmer par ses situations absurdes, l’expressivité des chats et de leur maîtresse Marie (en fait c’est plutôt eux les maîtres, comme ils le disent “elle habitent chez nous”) et la panoplie de personnages attachants qui habitent le village.

Le tome 2 “Le club des chats casse la baraque” est tout aussi délicieux et en plus, on suit Plume (chat tigré) en voyage au Québec où il ira manger des pancakes au sirop d’érable.

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(photo tirée du site de l’éditeur)


“Dans un rayon de soleil” de Tillie Walden est un voyage dans l’espace éblouissant. Entre la science-fiction et le récit d’apprentissage, il présente les aventures de quatre jeunes filles qui ont pour travail orignal la rénovations d’anciens bâtiments magistraux sur des planètes abandonnées.

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Tout comme dans le livre précédent de Walden, “Spinning”, le récit intimiste est central. Mia développe des liens avec ses coéquipières de vaisseaux et à mesure qu’elle devient plus proche d’elles, elle se souvient de son amoureuse Grace qu’elle a rencontré au collège.

L’aventure se termine dans une apothéose de couleurs où chaque personnage affronte ses démons.

Si vous lisez la langue de Shakespeare, vous pouvez encore lire en ligne cette bande dessinée ici.

Bonne lecture !