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Un nouveau livre de Brian Selznick est toujours pour moi un événement. Peu d’auteurs racontent en images avec autant de talent.

Avec L’invention de Hugo Cabret, il avait habilement évoqué le cinéma de Georges Méliès et nous avait fait visité une gare de Paris dans les années 1930. Ce roman a d’ailleurs été adapté au cinéma par Martin Scorsese en 2012.

Avec Après la foudre, nous avions découvert le Musée d’histoire naturelle de New York et ses anciens cabinets de curiosité.

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Son petit (!) dernier, La maison des merveilles présente le Royal Theatre de Londres mais surtout une maison-musée faisant revivre le 18ième siècle. L’auteur s’est d’ailleurs fortement inspiré de la maison de Dennis Severs.

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Si les livres de Selnick présentent une grosseur impressionnante (ils sont très épais et lourds) pour les lecteurs à qui ils se destinent (à partir de 10 ans), c’est qu’ils racontent autant par l’image que par les mots. Les deux modes ne sont pas imbriqués comme dans la bande dessinée, mais se présentent de manière autonome. Ils racontent chacun une partie de l’histoire.

Dans la maison des merveilles, la première partie est entièrement dessinée et présente l’histoire du naufrage du Kraken. Le trait au fusain donne un aspect sensible au récit comme s’il acquérait une certaine fragilité et une douceur à cause du jeu des ombres dû au médium.

La partie suivante, uniquement en texte, raconte l’histoire de Joseph qui s’est enfuit de son pensionnat et prend refuge chez son oncle. Ce dernier l’accueille à rebrousse poil dans sa maison ancienne où Joseph a l’impression de vivre dans un autre siècle.

Comme dans ses deux romans précédents, l’amour de l’art (ici le théâtre) et les histoires de filiation sont centrales et donnent au récit un souffle et une précision dans les sentiments complètement originale.


Un livre à déguster lentement, même si vous ne pourrez que tourner les pages de manière frénétique (surtout dans la narration portée par le dessin).

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Pour ce nouveau billet, j'avais envie de jumeler le plaisir de la lecture avec celui de déambuler entre les murs d'une exposition.

Jusqu'au 13 février 2018, se tient à la librairie Monet l'exposition Cabanes, une installation artistique multidisciplinaire et audio-littéraire. Cette installation combine deux plaisirs de l'enfance qui remplissent de légèreté le cœur des petits et rendent les plus grands nostalgiques: les cabanes en bois et les histoires.

Cette cocréation d'Iphigénie Marcoux-Fortier et Sarah Lalonde, permet aux enfants de 5 à 8 ans de se promener dans le dédale des cabanes en bois. À tous moments, ils peuvent entrer dans une cabane, se faire raconter une histoire enregistrée et profiter de l'univers sonore et visuel.

Pour les informations, cliquez ici.

Cabanes

Pour accompagner cette visite, je propose à vos renardeaux et à vos bébés chouettes, le titre Cabanes d'Aurélien Débat, édité chez Les Grandes Personnes.

Aurélien Débat est un illustrateur et un artiste multidisciplinaire qui aime beaucoup rendre ses créations participatives. L'album Cabanes a d'ailleurs donné lieu à une installation où les visiteurs pouvaient créer leur propre cabane.

Dans cet album, il n'y a non pas trois, mais 15 cochons qui se rendent au magasin de bricolage. Ils souhaitent construire une maison. Bien entendu, il y a du bois et des briques, mais il y a aussi des blocs de glace, des feuilles de bananier et des rochers.

Au fil des pages, nous voyons les différentes créations des cochons selon leurs envies et leur personnalité. Comble du bonheur, les lecteurs sont invités, à la fin, à créer leur propre cabane à l'aide d'estampes autocollantes.

Ainsi, Aurélien Débat questionne notre manière d'utiliser l'espace urbain. En présentant différents types de cabanes, les enfants constatent qu'il existe bien plus que des maisons en paille, en bois et en briques.

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Pour le 375e anniversaire de Montréal, j'ai eu envie de m'attarder à la littérature jeunesse qui met en valeur cette ville. En fait, je cherchais non pas des documentaires ou des guides de voyage, aussi intéressants soient-ils, mais bel et bien des ouvrages de fiction qui mettent en scène la ville aux cent clochers.

Je vous propose donc quelques titres, certains récents, d'autres classiques qui méritent d'être connus.

Stéphane Poulin est un amoureux de Montréal et il nous le fait bien ressentir avec l'album As-tu vu Joséphine?

Joséphine

Joséphine, c'est la chatte de Daniel. Elle aime se sauver et parcourir les ruelles de son quartier. Le petit Montréalais n'a alors d'autre choix que de partir à sa recherche. Ce titre est le premier d'une série qui nous permet de découvrir un quartier typique de l'est de Montréal avec son architecture, ses escaliers, ses petits commerces et ses gens qui l'animent. Cet album est paru en 1986 et reste un incontournable pour la beauté des illustrations, pour son sujet et parce que peu d'albums évoquent le patrimoine urbain de cette façon.

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De l'est de la ville, nous nous rendons dans le Mile-End faire la connaissance de Colette. Je vous ai déjà parlé de L'oiseau de Colette sur ce blog. Dans cet album, le quartier est évoqué plus qu'illustré au détails près ce qui n'enlève rien au plaisir de la lecture, bien au contraire. L'artiste Isabelle Arsenault transmet l'importance que représentent les ruelles dans notre imaginaire collectif. Et puis, qu'une histoire soit écrite en 1986 ou trente ans plus tard, partir à la recherche d'un petit animal restera toujours un bon prétexte pour explorer son quartier.

Élise Gravel s'est attardé à un personnage mythique de Montréal, plus précisément du quartier Rosemont, avec son album Le Grand Antonio.

bus Antonio

Avec ce récit, l'artiste réussit à nous présenter ce personnage plus grand que nature avec beaucoup d'humour et de légèreté tout en abordant sa vulnérabilité et son itinérance. Nous le voyons tirer des autobus (chose qu'il aimait particulièrement faire), soulever un tronc d'arbre couvert d'hommes et de femmes assis dessus, avec toujours comme toile de fond les paysages de la ville. À la présentation de ce livre, les enfants ont été touchés par le récit de cette homme. En prime, certains étaient bien curieux et intéressés de savoir à quoi ressemblaient les anciens bus de la ville.

Et vous, connaissez-vous d'autres titres qui révèlent Montréal ou une autre ville que vous affectionnez?

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Durant l'été, nombreuses sont les occasions de profiter de concerts de musique classique en plein air. Que ce soit La virée classique de l'OSM, ou encore l'événement Montréal symphoniquepour ne nommer que ces deux activités, ces événements nous donnent la chance de tendre l'oreille et d'oublier le bruit des marteaux-piqueurs.

Enthousiasmée par ces propositions, j'ai eu envie de suggérer quelques lectures afin de familiariser les enfants (et peut-être bien aussi les grands) à la musique classique.

Tout d'abord, aux éditions TamTam

Mozart, le petit génie musical

Vivaldi, les quatre saisons

Ces deux cartonnés nous proposent quelques extraits des plus beaux airs de ces deux compositeurs. Le tout est agrémenté d'illustrations humoristiques où nous voyons des animaux se laisser porter par la grâce de la musique.

En continuant avec les imagiers, la collection Mes petits imagiers sonores chez Gallimard offre des livres musicaux pour les tout-petits (mon expérience d'animatrice m'indique que les plus grands ADORENT aussi.)

Mozart, Casse-Noisette, La flûte enchantée, Les instruments vol.1 et 2, Mes musiques classiquessont quelques-uns des titres que vous trouverez.


J'apprécie particulièrement la qualité sonore de cette collection ainsi que l'originalité des instruments proposés. De plus, le format rend la manipulation facile pour les menottes encore maladroites.

Pour les plus grands, Un monde fantastiqueet Le chant des oiseaux, tous deux publiés chez La Montagne secrète, retiennent mon attention.


Ces ouvrages nous permettent d'entendre une sélection d'oeuvres phares de compositeurs issus de toutes les époques et de différents genres. Dans Un monde fantastique, les compositions choisies s'inspirent de légendes anciennes et de vieilles superstitions tandis que dans Le Chant des oiseaux, les mélodies se rapprochent du chant des oiseaux. Détail apprécié: un glossaire de termes musicaux et un guide d'écoute se retrouvent à la fin.

Écoutez, la musique est partout, même dans les livres.

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Question de nous rappeler que l'été bat son plein, j'ai eu envie de m'entourer de jaune pour quelques instants. Vous ne trouvez pas que peu importe le temps qu'il fait à l'extérieur, le jaune met de la vie dans une pièce? 

Il y a le jaune poussin, jaune citron, jaune d'oeuf, jaune moutarde, jaune serin, jaune banane (nanane), jaune ocre, jaune soleil, évidemment. Il y a des livres jaunes aussi.

Je vous présente deux livres québécois; un dont l'histoire débute en plein cœur de Paris, alors que l'autre trouve son chemin dans les ruelles du Mile End.

Le parapluie jauneest paru il y a quelques années aux éditions de La Courte Échelle.
Dès les premières pages, un parapluie se présente au lecteur en toute simplicité. Ce personnage particulier a quelques tracas. C'est qu'il a connu des jours plus heureux. Depuis la mort de madame Grésil, monsieur Grésil est si triste qu'il ne sort plus. Les amoureux avaient l'habitude de faire des promenades sous la pluie, mais le coeur n'y est plus et le parapluie s'ennuie toujours un peu plus. Il doit absolument trouver une solution, un signe, un bruit qui sortirait Monsieur Grésil de sa torpeur et lui redonnerait goût à la vie...

À pas de souris, nous suivons la réflexion de ce parapluie. Comme un rayon de soleil après l'orage, viendront les premiers pas de Monsieur vers lui. Dans ce récit, chaque geste posé par cet homme compte et se transforme en une caresse aussi douce qu'une petite plume. On nous parle de tristesse et de mort sans détour, mais avec un doigté si apprécié. Les illustrations dans des coloris de jaune, gris et noir nous percutent et nous intriguent, comme par exemple cette image où la mort hideuse, difforme et beaucoup trop imposante, mais en même temps fascinante se présente à un monsieur Grésil abattu, presque effacé. On se demande si la grande faucheuse ne l'engloutira pas à son tour, mais c'est mal connaître la débrouillardise du parapluie.

La deuxième lecture que je vous propose est L'oiseau de Coletted'Isabelle Arsenault.

L'artiste n'en n'est pas à ses premières armes comme illustratrice, mais cette BD est sa première en tant qu'illustratrice et auteure.

En tant que citadine, j'avoue apprécier me retrouver dans des décors typiquement montréalais et je suis bien servie avec cette BD. L'histoire commence de façon classique: Colette vient d'emménager dans le Mile-End. Pour la énième fois, elle demande à sa mère un animal de compagnie et pour la énième fois sa mère lui refuse. Elle décide donc d'aller explorer les ruelles de son quartier. Ce petit chaperon jaune emboîte le pas avec un air tristounet, mais au détour d'une clôture, elle rencontre deux gamins. "Que fais-tu?" lui demande l'un d'eux. Euh...je cherche ma perruche. Ah oui! Nous allons t'aider." Et les voilà qui fouille le moindre racoin. D'un petit groupe de trois, ils deviendront quatre et cinq et... au final Colette aura fait la connaissance de tout le voisinage.

Ce récit, véritable antidote à l'ennui, nous permet de retrouver avec plaisir la douceur et la vivacité du coup de crayon d'Arsenault.

L'oiseau de Colette est le premier d'une série mettant en vedette les personnages de la bande du Mile-End.

Pour terminer, deux petits livres cartonnés à glisser entre les menottes de bébé.

Jaune de Marc Pouyet

Jaune chameau de Janik Coat