Travailler sans filet
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- La renarde
Certains livres posent des questions embêtantes, je ne vous apprends rien. Ils ont le pouvoir extraordinaire de modifier notre perspective sur la vie. Des médecins en prescrivent même pour soigner des troubles de santé mentale.
Je vous en présente deux ici qui s’interrogent sur notre rapport au travail. Comment notre métier/nos actions peuvent avoir un impact positif sur notre entourage et au final, nous aider à trouver une certaine sérénité. (Non je ne parlerai pas d’ouvrages de psychologie populaire, promis). Le livre d’images Et moi que pourrais-je faire? de José Campanari propose une ouverture vers l’autre qui devient salutaire et la bande dessinée Tueur de moustiques de John Porcellino illustre le cheminement d’une réflexion qui poussera le narrateur à abandonner son emploi. (eh oui, je vous dévoile déjà le dénouement)
Et moi que pourrais-je faire?
Si à l’instar de M. Untel, il vous est déjà arrivé de vous lever marabout et d’empirer votre état en lisant le journal. S’il vous vous êtes senti démuni face à toutes ces mauvaises nouvelles qui tournent dans votre tête : ce livre est pour vous ! Véritable antidote à l’impuissance, le texte tout en nuances est magnifiquement illustré par un collage de matériel recyclé. Une superbe récupération de la parole de médias (journaux) pour constituer la sienne.
Tueur de moustiques
Je ne connaissais pas cet emploi et à première vue il me semblait plutôt inoffensif. Mais quand on apprend qu’il consiste à larguer du BTI (larvicide microbien) dans les lieux de reproduction de moustiques, c’est moins rigolo. Le journal en bande dessinée permet d’approfondir la réflexion du narrateur qui passe de la fierté adolescente de détruire et de vivre à l’extérieur comme un explorateur, à celle de contemplatif. “ Et puis, je pense que quiconque passe autant de temps dans la nature y gagne forcément une capacité à s’émerveiller et à respecter la vie et le monde naturel… » (p.87 : 1)
La violence et la jeunesse sont exprimées par une maladresse du trait au début. Ce dernier s’affine tout en rondeur, illustrant une certaine harmonie avec nature. Cette économie de moyens est présente dans la page couverture où le personnage est montré avec les trois traits soulignant la stupéfaction (prise de conscience) devant l’insecte.
Ce livre est aussi l’occasion de découvrir le travail de diariste de John Porcellino qui raconte ses histoires dans le fanzine « King-Cat » (http://www.king-cat.net/) depuis plus de 25 ans. Le thème rassemble des récits écrits entre 1989 à 1999.
Commentaires
J'aime beaucoup les M. Untel, M. Chose et autre transparents de ce monde. Juste pour ça (et pour ton merveilleux billet,aussi bien entendu) je le lirai.
La chouette