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Pour de vrai. Je n’ai pas la patience d’un ornithologue, mais la vue d’un flamboyant cardinal  me rend heureuse. Même s’il chante très mal.

Quand un super libraire m’a proposé dernièrement Sur les ailes du monde, Audubon, ma curiosité a bien sûr été piquée. Le livre écrit par Fabien Grolleau et dessiné par Jérémie Royer adapte les récits d’Audubon de ses propres aventures.

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Son objectif est pour le moins ambitieux: : peindre et répertorier tous les oiseaux d’Amérique (avant la disparition de plusieurs, pourrait-on ajouter). Si la bande dessinée est très accessible (parfois un peu sage dans sa narration), trois scènes m’ont particulièrement touchée:

  • Celle où Audubon découvre un vieux sycomore envahis par des milliers d’hirondelles: le spectacle est époustouflant.
  • Sa rencontre très brève avec Darwin. Elle est bien mise en scène: on se doute de l’identité de ce jeune étudiant dès le début de leur conversation sans que l’on ne sache précisément à qui il s’adresse.
  • Et sa discussion avec son rival, Alexander Wilson, sur sa philosophie du dessin.  “Observer les mœurs, les modes de vie du faucon, et les représenter dans son état de nature!  Oui, mon cher Wilson voilà comment, moi, je vois le dessin!”

 

 

voliere doree

On pourrait dire que le personnage du livre suivant (qui s’adresse aux jeunes du troisième cycle) a  une mission contraire à celle d’Audubon.

Dans l’album La volière dorée, Valentina, fille de l’empereur, envoie ses serviteurs partout sur la planète à la recherche de nouvelles espèces d’oiseaux qu’elle enferme dans les cages de son magnifique jardin. Et gare à celui qui échoue: elle lui fait couper la tête d’un “tchak “ bien sonore. L’histoire ne surprend pas beaucoup: la capricieuse désole par sa cruauté jusqu’à la disparition complète de ses serviteurs.

Ce qui épate vraiment dans cet album, ce sont les magnifiques dessins de Carll Cneut. Comme Audubon, il est un formidable illustrateur saisissant toute la vivacité des bêtes à plumes. Même si, comme on le souligne ici:

“Il [le lecteur] ne s’attarderait peut-être même pas sur les oiseaux, si les illustrations de Carll Cneut ne rappelaient ses yeux à l’ordre : grandes ailes, becs extravagants, petits yeux fixes. Il n’y a pas vraiment de couleurs – on s’attendrait à des plumages somptueux –, mais un sens de l’expression et une dureté mélancolique qui explosent de page en page.”

Pour le plaisir, Carll Cneut a aussi fait un album à colorier en complément du livre. Et on le voir parler de son travail ici.

Bonnes lectures à plumes !

Commentaires

Comment by La chouette

J'aime les oiseaux aussi, et comble du bonheur, j'ai eu, moi aussi, la chance cet été de recevoir la visite d'un cardinal. Bon, pas que moi, toute la faune de la ruelle Lajeunesse a pu profiter de son chant. Par contre, je ne suis pas d'accord avec toi sur un point: je le trouve magnifique, son chant. Si j'avais pu, j'aurais pris mon magnétophone pour l'enregistrer et l'écouter en boucle.

Suggestion pour rester dans le thème: Plume d'Isabelle Simler, aux éditions Courtes et longues. Un imagier qui nous présente sur une page de jolies plumes si finement dessinées qu'on aimerait les toucher et, sur l'autre page, l'oiseau dont il est question.