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Pour ce billet à l'odeur des feuilles d'automne, je vous propose une promenade muséale à travers une sélection de quelques livres. J'utilise le terme promenade, différent à mon avis, du mot visite. La promenade évoque la rêverie. La découverte et l'apprentissage aussi, certes, mais avant tout un moment où on laisse son esprit vagabonder, ses yeux se délecter, ses pieds se délier sans trop de balises. Voici quelques titres qui donneront envie, enfin je l'espère, de franchir les portes d'un musée.

Ma visite au musée: l'art moderne du Québec



Ce livre a été conçu en collaboration avec le Musée national des beaux-arts de Québec et plus particulièrement avec la conservatrice de l'art moderne des lieux, Anne-Marie Bouchard. À travers cette balade en deux dimensions, on découvre les toiles de plusieurs peintres automatistes tels que Jean-Paul Riopelle, Jean-Paul Lemieux, Alfred Pellan, mais aussi celles d'Helen Galloway, Henri Julien et Ozias Leduc. Tout au long, on mêle quelques leçons d'histoire de l'art parmi un choix de toiles fort pertinent. Parions que les adultes en apprendront autant.

La gardienne du Musée



Le prolifique auteur Simon Boulerice nous revient avec une histoire attendrissante et juste assez poussiéreuse pour semer le mystère. Les thèmes des apparences, des mal-aimés et de ceux qui voudraient tant être reconnus au-delà de leur image quelconque sont des thèmes chers à l'auteur. Cette fois-ci, c'est à travers les yeux d'un petit garçon qui ne regarde pas comme les autres et d'une gardienne du musée courbée et vieillissante, Madame Morose, que tout prend forme. Cette histoire est douce, émouvante et intrigante. La fin nous surprend et nous fait dire qu'il est toujours bon d'aller au-delà des apparences, au Musée comme ailleurs. En prime, les petits lecteurs pourront découvrir quelques oeuvres célèbres de Botticelli, Degas et Rodin, pour ne nommer que ceux-là.

Au musée

Ce petit cartonné charme par sa facture rétro, son format inusité et la beauté de ses illustrations minutieuses et amusantes. Chaque page nous fait découvrir un type de musée. Ainsi, nous visitons un musée d'art, un musée de sciences naturelles, un musée d'ethnologie et d'anthropologie. À mettre entre les mains des tout-petits et des plus grands.

Un et d'autres chiffre avec Alexandre Calder



Si l'exposition Alexandre Calder: Un inventeur radical, en ce moment au Musée des Beaux-Arts de Montréal, vous interpelle, ce livre pourra préparer les enfants à cette visite. La collection Premiers pas avec les grands artistes des éditions Phaidon, s'est donné comme mandat d'éveiller les tout-petits à l'art, dès l'âge d'un an. La facture aérée des photographies et les textes minimalistes réussissent à toucher et capter l'intérêt des bébés.

D'autres titres

OOOh! Picasso, Bayard
Mon premier musée, Palette
OOOh! Matisse, Bayard

Drôles d'artnimaux!, Palette




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**Ce texte est paru dans le magazine Montréal pour enfants


Pour préparer son petit à ce grand évènement, quelques titres me séduisent particulièrement. Ces livres aideront votre enfant à acquérir les premières notions scolaires, à désamorcer l’anxiété reliée à cette première grande journée. Tout cela en s’amusant et en piquant la curiosité. Bonne lecture !

Xavier-la-lune de Martine Audet chez Dominique et compagnie. Un sympathique album pour désamorcer la peur de retourner en classe. Il présente un jeune garçon sensible qui utilise ses souvenirs et découvertes de l’été pour magnifier son présent de manière poétique. Les illustrations toutes en rondeur de Luc Melanson amènent une certaine douceur par le choix des couleurs et les liens qu’il tisse avec les mots. À partir de 6 ans.

xavier

Les soucis d’un Sansoucy de Yvan DeMuy et illustré par Jean Morin aux éditions Michel Quintin. Un roman très accessible sous forme de journal dessiné qui raconte les déboires de Laurent Sansoucy un jeune qui a décidément la poisse en chaque début d’année. Après être arrivé trempé, le visage arborant un coup de soleil qui le fait ressembler à un raton laveur et habillé avec son bas de pyjama, que peut-il lui arriver cette année ? Est-ce que son caillou porte-bonheur pourra le protéger de ces malchances ? À lire pour ceux qui ont peur de s’ennuyer en lisant : ici c’est bien impossible. À partir de 9 ans.

sanscoucy

Le premier jour de Robert Soulières, un album illustré par Christine Battuz aux 400 coups. Julien se fait embêter par ses grands-frères qui s’amusent à lui faire peur à la veille de la rentrée. Il prendra sa revanche en leur prédisant leur propre rentrée au secondaire. Si vous aimez l’humour de Robert Soulières et son sens de l’exagération vous ne serez pas déçus. À partir de 5 ans.

premier jour

Les histoires de Raffi par Abby Hanlon chez l’éditeur D’Eux. Pour ceux dont la timidité bride l’imaginaire, un magnifique album qui explore bien le sentiment d’insécurité et permet de le dépasser. À l’heure de l’atelier d’écriture, Raffi ne trouve jamais d’idées. Pourtant la maîtresse dit que les histoires sont partout, mais où se cachent-elle ? La personnalité unique de chaque élève est ici célébrée par un trait nerveux et la vivacité charmante des illustrations. À partir de 5 ans.

raffi

Premier matin de Fleur Oury publié chez Les fourmis rouges. Cet album tout en lumière, est illustré par de petites touches tendres. Il met en vedette un ourson et son parent. Le petit ne veut pas se lever et exprime ses craintes face à l’inconnu. « Tu vas apprendre beaucoup de nouvelles choses. -Mais ça se fera en douceur. » Un livre enveloppant avec les mots justes pour rassurer. À partir de 3 ans.

PremierMatin(1)

Des papillons dans l’estomac et autres expressions autour de l’école, en anglais et en français, par Serge Bloche chez Circonflexe. Un livre alliant humour et découverte des langues. Le célèbre illustrateur de Max et Lili prend au pied de la lettre des expressions liées à la première journée d’école d’un jeune garçon inquiet. Ainsi, il se lève du pied gauche, a perdu sa langue et fait grise mine. Les illustrations, simples et savoureuses, allient crayon caricatural et photos réelles. À partir de 9 ans.

papillons

Ma petite rentrée d’Annette Tamarkin chez les Grandes personnes. Cette auteure belge maîtrise de manière formidable le travail du papier. Autant vous l’avouer tout de suite: je crois que les tout-petits ont droit pouvoir manipuler les livres, au risque même de parfois les abîmer. Ce livre présente toutes les notions essentielles pour bien préparer son enfant à la maternelle de manière ludique et esthétique ! On peut par exemple, replier les doigts d’une main pour apprendre à compter. On ouvre de petites portes pour apprendre les couleurs, on glisse de belles pastilles rouges pour apprendre les positions spatiales, etc. À partir de 3 ans.

ma petite rentree

Ne reste qu’à espérer que votre tout-petit découvre la joie de découvrir par lui-même et d’apprendre. Bonne rentrée!

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Maintenant que la poussière de la Coupe du Monde de la Fifa est retombée, je vous présente un livre fort à propos qui me permets de vous parler d’Hervé Tullet.

Je suis tombée la semaine dernière sur Jeu de balles: un livre on ne peut plus interactif puisqu’il permet de lancer des paniers de basket, faire un but au soccer et au football, faire des échanges au tennis et de pratiquer son swing au golf avec … une simple boulette de papier!

Il consiste en fait en une planche de jeu pliée en accordéon et trouée. Ce livre est illustré de différents buts dans lesquels on peut lancer un projectile (boulette ou élastique).

Comme le dit l’avertissement destiné aux jeunes lecteurs sur la jaquette: “Mais fais bien attention: les adultes ont tendance à emprunter ce jeu et même à l’emporter au travail. Alors garde-le bien à l’œil !” C’est que les livres de Tullet ont été conçus pour les petites mains, mais souvent ils peuvent être animés/explorés par tous les âges.

9780714867199c

Ce livre fait partie de la chouette série de cartonnés : À toi de jouer chez Phaidon à découvrir en bibliothèque. Ce sont des livres pour les touts-petits qui jouent avec un aspect artistique mis en valeur dans chaque titre: les volumes (Jeu de construction), les lignes, les formes, la lumière…etc.

Ils s’adressent, de l’avis même de l’auteur, aux bébés, mais parlent à tout ceux qui aiment jouer.


Mais le meilleur livre de tous les temps, en fait mon préféré, est sans conteste… Un livre !

9782747032308c

Avec trois point de couleurs, il incite les jeunes à agir sur le récit de multiples manières: en cliquant, secouant le livre, en soufflant et en tapant des mains. Et ce qui est magique, c’est que ces actions produisent un effet réel sur les pages qui suivent.


Son cousin: Oh! Un livre qui fait des sons est aussi interactif puisqu’il joue avec des effets sonores, les onomatopées. En plus d’être vraiment amusant, ce livre permet de comprendre des notions très simples en musique.


9782747066075c


Pour comprendre encore mieux l’univers formidable de cet auteur, je vous invite à voir cette entrevue qu’il a accordée au Devoir, lors de son passage récent à Montréal pour le lancement de son Expo idéale. Une exposition qui peut être produite sans lui, par ses lecteurs/acteurs !

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On néglige les documentaires ici, qu’en pense-tu la chouette ?

Ça tombe bien parce que j’ai découvert un livre formidable la semaine dernière: Écoute les arbres parler: à la découverte de la forêt de Peter Wohlleben.

9782749934754c

On y apprend des informations étonnantes. Comment les arbres communiquent entre eux en échangeant du sucre par un réseau complexe impliquant les champignons. Est-ce que les arbres ont des souvenirs ? Est-ce qu’ils vont à l’école ?D’une certaine façon oui, en apprenant à pousser droit, ce qui est déterminant pour leur survie. Est-ce que les arbres ont une mère, des grands-parents ?

L’auteur a un rare don de simplifier les dernières découvertes scientifiques sur le sujet en posant des questions simples et concrètes qui font appel à une réalité que connaissent les enfants.

Je vous promets que la prochaine fois que vous sortirez dehors, vous chercherez les signes qui expriment la peur dans les arbres de votre voisinage ou les enfants du grand érable dans le parc de votre quartier.

Un autre livre qui appelle les racines, celles-là affectives est le roman de Marie-Renée Lavoie : Le dernier camelot. J’avoue que ce qui m’a attiré dans un premier temps est la magnifique couverture illustrée par Julie Rocheleau.

9782897811082c

On y rencontre Joe qui livre les journaux avant d’aller à l’école secondaire. Sa situation familiale est un peu particulière parce qu’il est orphelin de mère. C’est sa voisine Visine qui joue ce rôle pour lui et sa petite sœur jusqu’à ce qu’elle tombe malade.

Hospitalisée, Visine confie à Joe plusieurs missions. Il doit rendre à leurs propriétaires des objets qu’elle a “empruntés” tout au long de sa vie. Commencent pour lui alors des incursions dans le passé de Visine. Joe vivra des aventures qui changeront le cours de sa vie.

J’avais déjà adoré Zazie de la même auteure, qui a le don (oui oui, je sais ça a l’air un peu cliché) le mettre en lumière la beauté, la drôlerie et le tragique du quotidien.  Dans ce roman, ce qui m’a touché, c’est le réalisme des retours dans le passé et l’importance de petits gestes qui peuvent bousculer l’existence des autres.

Quand Joe débarque dans un camp de bûcherons pour rendre une ruine-babine à quelqu’un qu’il ne connaît pas, on se sent comme dans les Bûcherons de la Manouane d’Arthur Lamothe avec les mouches, la sueur, la dureté du travail.

Ce roman convoque notre passé collectif, tout en rappelant l’importance de la solidarité. Nous rappelle que nous vivons près de gens avec qui nous sommes liés que l’on le veuille ou non …comme les arbres dans une forêt.

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Un nouveau livre de Brian Selznick est toujours pour moi un événement. Peu d’auteurs racontent en images avec autant de talent.

Avec L’invention de Hugo Cabret, il avait habilement évoqué le cinéma de Georges Méliès et nous avait fait visité une gare de Paris dans les années 1930. Ce roman a d’ailleurs été adapté au cinéma par Martin Scorsese en 2012.

Avec Après la foudre, nous avions découvert le Musée d’histoire naturelle de New York et ses anciens cabinets de curiosité.

9780545988162c9781443120067c


Son petit (!) dernier, La maison des merveilles présente le Royal Theatre de Londres mais surtout une maison-musée faisant revivre le 18ième siècle. L’auteur s’est d’ailleurs fortement inspiré de la maison de Dennis Severs.

9781443164672c


Si les livres de Selnick présentent une grosseur impressionnante (ils sont très épais et lourds) pour les lecteurs à qui ils se destinent (à partir de 10 ans), c’est qu’ils racontent autant par l’image que par les mots. Les deux modes ne sont pas imbriqués comme dans la bande dessinée, mais se présentent de manière autonome. Ils racontent chacun une partie de l’histoire.

Dans la maison des merveilles, la première partie est entièrement dessinée et présente l’histoire du naufrage du Kraken. Le trait au fusain donne un aspect sensible au récit comme s’il acquérait une certaine fragilité et une douceur à cause du jeu des ombres dû au médium.

La partie suivante, uniquement en texte, raconte l’histoire de Joseph qui s’est enfuit de son pensionnat et prend refuge chez son oncle. Ce dernier l’accueille à rebrousse poil dans sa maison ancienne où Joseph a l’impression de vivre dans un autre siècle.

Comme dans ses deux romans précédents, l’amour de l’art (ici le théâtre) et les histoires de filiation sont centrales et donnent au récit un souffle et une précision dans les sentiments complètement originale.


Un livre à déguster lentement, même si vous ne pourrez que tourner les pages de manière frénétique (surtout dans la narration portée par le dessin).