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Saviez-vous que l’on fait des livres fantastiques avec des objets égarés ?

La chouette a déjà présenté le magnifique livre “Le hareng rouge”. Dans cet album, nous sommes assis dans l’herbe dans un parc (à tout le moins, je l’imagine ainsi)  et nous observons ses visiteurs. Mon premier album nous pousse aussi à être attentif aux détails, mais par le minuscule. Il s’agit du “Grand livre des petits trésors” de Nadine Robert et Aki.

 

grand livre petits tresors

 

Tatsuo et sa mamie se promènent dans différents lieux (le bord de la rivière, la ville, la forêt, la campagne, le parc et la plage) et ramassent toutes sortes de petits objets. Chaque lieu est représenté dans son ensemble et les trouvailles des deux marcheurs sont nommées et illustrées. Par exemple, ici on déambule dans la forêt:

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Suivra ensuite une double-page où l’on doit associer les trésors de la forêt et d’où il viennent. On est moins ici dans un “cherche et trouve” que dans un imagier original où l’on apprend plein de choses sur la nature qui nous entoure. Le vocabulaire est précis sans être trop poussé, la narration dynamique et naturelle entre la grand-mère et son petit-fils. Vraiment un chouette album à animer dehors avec des jeunes d’âges variés!

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On suit des personnages aussi à la trace avec mon deuxième album: “Dans les poches d’Alice, Pinocchio, Cendrillon et les autres…” d’Isabelle Simler.

dans les poches

 

Ici on fait appel à notre mémoire des contes puisqu’à partir d’objets, on doit retrouver le personnage dont il est question. Le livre en lui-même est magnifique. Les illustrations ressemblent à d’anciennes gravures et rappellent les cabinets de curiosités où l’on réunissait des objets très différents.

L’exercice n’est pas aussi simple que l’on peut croire. Par exemple, qui peut traîner sur lui: “un ruban sans fin, une clé gigantesque, un bonbon salé, une carte à jouer, une petite clé en or, des miettes de gâteau à la rose, une chaise miniature, une sucette au thé anglais et deux billes œil-de-chat” ? À vous de trouver !

alice

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Qui n'a jamais rêvé dormir à la belle étoile, ou mieux encore, dans une cabane juchée dans un arbre. Une jolie cabane, dois-je préciser, pour nous permettre de taquiner les étoiles et de flirter avec les oiseaux.

Coco, ce sympathique éléphant, ne fait pas que rêver à ces fantaisies, il les actualise avec audace et persévérance.

Je connaissais le personnage de Dorothée de Monfreid pour animer durant la période de Noël le cartonné Coco Noël(que je vous suggère si vous cherchez des titres sur le thème des fêtes quelque peu différents)mais ce n'est que cet été que j'ai réellement découvert l'univers de Coco et ses amis.

Le cartonné Chez Cocoest touchant de simplicité, comme le sont souvent les histoires les plus accrocheuses.

Coco a envie de se construire une maison, mais pas n'importe laquelle, une maison dans un chêne. Avec du rouge et du blanc. Des livres et des bonbons. Une terrasse pour balancer ses pieds dans le vide. Et une fenêtre pour contempler les cieux. Tout au long du court récit, nous nous amusons à découvrir à quoi ressemblera cette cabane et nous nous surprenons à nous imaginer à l'intérieur.

Mais voilà, sa maison est tellement jolie que tous ses amis ne se peuvent plus de la visiter et...de l'envahir.

La chute peut laisser certains lecteurs perplexes puisque nous ne savons trop si ses amis abusent de la générosité de Coco, ou si ce dernier a un peu de difficulté à s'affirmer. Pour ma part, j'opte plutôt pour l'enthousiasme débordant de ses comparses, et donc, difficile à contenir. Chose certaine, cette conclusion, qui se continue d'ailleurs en quatrième de couverture, ouvre la porte a de belles discussions.

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Pour de vrai. Je n’ai pas la patience d’un ornithologue, mais la vue d’un flamboyant cardinal  me rend heureuse. Même s’il chante très mal.

Quand un super libraire m’a proposé dernièrement Sur les ailes du monde, Audubon, ma curiosité a bien sûr été piquée. Le livre écrit par Fabien Grolleau et dessiné par Jérémie Royer adapte les récits d’Audubon de ses propres aventures.

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Son objectif est pour le moins ambitieux: : peindre et répertorier tous les oiseaux d’Amérique (avant la disparition de plusieurs, pourrait-on ajouter). Si la bande dessinée est très accessible (parfois un peu sage dans sa narration), trois scènes m’ont particulièrement touchée:

  • Celle où Audubon découvre un vieux sycomore envahis par des milliers d’hirondelles: le spectacle est époustouflant.
  • Sa rencontre très brève avec Darwin. Elle est bien mise en scène: on se doute de l’identité de ce jeune étudiant dès le début de leur conversation sans que l’on ne sache précisément à qui il s’adresse.
  • Et sa discussion avec son rival, Alexander Wilson, sur sa philosophie du dessin.  “Observer les mœurs, les modes de vie du faucon, et les représenter dans son état de nature!  Oui, mon cher Wilson voilà comment, moi, je vois le dessin!”

 

 

voliere doree

On pourrait dire que le personnage du livre suivant (qui s’adresse aux jeunes du troisième cycle) a  une mission contraire à celle d’Audubon.

Dans l’album La volière dorée, Valentina, fille de l’empereur, envoie ses serviteurs partout sur la planète à la recherche de nouvelles espèces d’oiseaux qu’elle enferme dans les cages de son magnifique jardin. Et gare à celui qui échoue: elle lui fait couper la tête d’un “tchak “ bien sonore. L’histoire ne surprend pas beaucoup: la capricieuse désole par sa cruauté jusqu’à la disparition complète de ses serviteurs.

Ce qui épate vraiment dans cet album, ce sont les magnifiques dessins de Carll Cneut. Comme Audubon, il est un formidable illustrateur saisissant toute la vivacité des bêtes à plumes. Même si, comme on le souligne ici:

“Il [le lecteur] ne s’attarderait peut-être même pas sur les oiseaux, si les illustrations de Carll Cneut ne rappelaient ses yeux à l’ordre : grandes ailes, becs extravagants, petits yeux fixes. Il n’y a pas vraiment de couleurs – on s’attendrait à des plumages somptueux –, mais un sens de l’expression et une dureté mélancolique qui explosent de page en page.”

Pour le plaisir, Carll Cneut a aussi fait un album à colorier en complément du livre. Et on le voir parler de son travail ici.

Bonnes lectures à plumes !

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Je vous propose une histoire rigolote qui se lit aussi bien dans un champ à la campagne que sur votre balcon entouré d'asphalte. Au voleur! publié aux éditions Les 400 coups est un tout carton qui respire le dynamisme, la drôlerie et le mouvement. De plus, le format tout carton saura plaire aux parents d'enfants qui aiment les livres au point de les détruire...juste un peu.

J'ai souvent rencontré des parents de jeunes enfants soucieux de mettre de l'avant la littérature jeunesse d'ici et intéressés à découvrir des tout carton québécois. Si pendant longtemps, ce format se faisait plutôt rare (mais pas inexistant) au Québec, semblerait que certaines éditions aient décidé de proposer quelques titres. En voici donc un à l'histoire bien ficelée.

Au voleur! est le fruit du travail d'Escoffier à l'écriture et de PisHier aux illustrations.

Tous les animaux se réveillent paniqués. En effet, il leur manque tous un petit quelque chose. L'éléphant a perdu sa trompe, le lion, sa queue, le kangourou, sa poche, le zèbre, ses oreilles, et ainsi de suite. Nul doute, un voleur sévit. Tous les animaux se lancent donc à la poursuite du culotté voleur, mais ne suffit pas de l'attraper. Encore faut-il savoir remettre les bons morceaux au bon endroit.

Le texte écrit sous la forme de dialogues et de questions amène beaucoup de rythme. Cette lecture devient un moment de plaisir tout en proposant une leçon d'anatomie animale.

Pour les intéressés, un autre tout carton d'Escoffier illustré, cette fois-ci par Maud Legrand, est édité aux 400 coups.

Je me le procure dès ma sortie du bois, et vous en reparle. À moins qu'un plus rapide le fasse avant moi sur ce blog. ;)

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J’avais prévu présenter quelque chose d’estival, la chouette, mais j’ai appris cette fin de semaine la triste nouvelle du décès d’une auteure et musicienne que l’on aime : Geneviève Castrée.

Tu as déjà présenté la magnifique bande dessinée Susceptible et j’ai déjà parlé ici de son recueil de poésie Maman sauvage.

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(source: https://www.drawnandquarterly.com/blog/2016/07/genevi%C3%A8ve-castr%C3%A9e-1981-2016)