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Il arrive souvent que mes lectures au hasard tissent des liens entre elles, je l’ai déjà dit. J’ai lu dernièrement  le deuxième tome du Mari de mon frère, un manga de Gengoroh Tagame et Le dernier qui sort éteint la lumière de Simon Boulerice qui présentent des pères formidables.

Le premier livre présente la petite Tana, élevée seule par Yaichi qui est un homme célibataire. Leur vie est bousculée par la venue au Japon de Mike, oncle canadien de la petite Tana qui est veuf du frère de Yaichi. Tana est curieuse et adore son oncle. Elle pose plein de question sur la relation amoureuse entre les deux hommes et elle est le prétexte pour expliciter différents concepts de la culture gay.  Le manga met aussi en scène les préjugés et appréhensions du père de Kana et du voisinage de cette famille.

mari de mon frere

Dans le premier tome je trouvait les inserts didactiques un peu lourds, dans le second ils me semblent plus intéressants: d’où vient le drapeau arc-en-ciel, quels sont les autres drapeaux des fiertés, que signifie l’expression “coming out”.

Mais je dois avouer que ce qui me séduit vraiment de cette série, c’est la représentation non-traditionnelle du rôle de parent. Yaichi s’occupe seul de sa fille. C’est la première fois que je lis un manga où on voit et valorise un homme viril qui s’acquitte des tâches ménagères et est, de plus, un excellent cuisinier. Son ex-femme étant “mariée à son travail”.

On échappe pas à un certain cliché “canadien” Mike a des allures de bucheron sympathique et est maître du macaroni au fromage (!) mais reste que j’ai beaucoup apprécié ma lecture.

dernier qui sort

Dans Le dernier qui sort éteint la lumière, ce qui frappe est la tendresse qui règne dans cette famille. Arnold et Alia sont deux jumeaux qui vivent avec leur deux pères qui s’aiment. Pour fêter leur 13ième anniversaire, leurs deux pères décident d’écrire à leurs enfants 13 lettres qui dévoileront les débuts de leur amour et l’identité de leur père biologique. La réception de la dernière lettre est magnifique: “Nous ne disons rien. Nous nous serrons seulement. Les mots n’arriveraient pas à la cheville de tout ce qui est compris, de tout ce qui circule, de tout ce qui nous unit.” (p.191)

Ce qui est fantastique dans ce roman c’est qu’il présente un couple sain, beaucoup plus aimant que bien des familles représentées dans les romans pour adolescents. Tout en étant imparfaits: Julien et Édouard sont inspirants et comme dans bien des œuvres de Simon Boulerice sont plus réels que nature.

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Coup de cœur pour deux bandes dessinées qui rendent bien le quotidien de jeunes, en petites tranches de vie foisonnantes.

 

Roller Girl  de Victoria Jamieson

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Depuis qu’elle a assisté à une compétition de roller derby,  Astrid rêve d’en faire elle aussi. Elle s’inscrit avec sa meilleure amie Charlotte à un stage d’été. Malheureusement son amie la lâche pour participer à un camp de danse classique avec son ennemie, Rachel.

Dans le même esprit de l’auteure très populaire, Raina Telgemeier, avec un petit côté punk en plus. Le trait un petit peu échevelé sied parfaitement à la vivacité de ce sport que vous voudrez absolument pratiquer après ce livre !

 

 

Les autres 1. par Iris

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Jacques-Olivier, Jérémy, Charlie et Frank ne sont pas les plus populaires (ils se font même parfois enfermer dans leur casier) mais amitié qui les réunit est réelle.

Premier chum, acné, rentrée scolaire : des moments marquants de la vie adolescente sont abordés de manière très drôle. Le dessin caricatural est parfait pour ce type de courtes histoires qui ont été prépubliées dans Curium (le pendant ado des Débrouillards). Ce livre rappelle aussi la bande dessinée Retour au collège de Riad Sattouf en moins déprimant.

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Revue (complètement subjective) des livres les plus demandés durant le Temps des Fêtes par Renardeau, deux ans :

(En ordre alphabétique)

 

Grande bouche

 

9791023506693c

 

Je ne suis pas ta maman

 

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Le grand méchant loup et les trois petits cochons

 

9782211217101c

 

Mon vélo

 

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Toto veut la pomme

 

9782924332207c

 

 

(hors catégorie) Hé oui !

 

Paw Patrol, la Pat’ Patrouille -  Mon premier cherche et trouve

 

pat patrouille

 

Une Bonne Année 2017 et plein de lectures formidables à partager !

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L'automne tire à sa fin, mais je me dois de vous partager un immense coup de cœur.

Sous le parapluiede Catherine Buquet et Marion Arbona aux éditions Les 400 coups m'a ensoleillé le cœur.

Tout se passe dans une ville rendue grise par la pluie. Les premières pages nous montrent une foule entassée sous d'énormes parapluies. Et puis, un parapluie à l'écart avance d'un pas nerveux. Un homme tout aussi nerveux se cache dessous et maudit ce temps gris. Mais même par temps pluvieux, le vent peut tourner et nous amener son lot de petits plaisirs inattendus. Un gamin gourmand et en totale admiration devant la vitrine de la pâtisserie saura-t-il rompre la mauvaise humeur du travailleur?

Le texte écrit sous forme de petits poèmes en rimes, confère une musicalité toute personnelle au récit. Les phrases courtes nous font ressentir la hâte, pour ne pas dire l'impatience du personnage.

Sous son parapluie,
Il avance à grandes enjambées.
Sous son parapluie, il avance
et n'en finit pas de grincher.

Les illustrations de Marion Arbona, qui sait marier tons neutres et éclats de couleurs avec doigté, ajoutent une autre profondeur au récit. Si au début, tout nous est présenté dans des camaïeux de gris, des éclats de couleurs commencent à apparaître au fur et à mesure de l'histoire pour s'intensifier au moment où l'homme fait la rencontre du gamin.

En lisant cet album, je n'ai pu m'empêcher de penser au peintre Claude Théberge, rendu célèbre grâce à ses parapluies. Je ne sais si l'illustratrice connaît et apprécie cet artiste, mais chose certaine, j'ai retrouvé le même plaisir à regarder ses illustrations que j'en avais à me prélasser devant les oeuvres du peintre.
Tout au long du récit, mes yeux s'amusaient à danser sur la page en suivant le mouvement suggéré par les parapluies et le vent ambiant.

Cet album nous rappelle à quel point il est bon faire preuve de générosité et de petites attentions envers les autres. Juste comme ça.

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J’ai lu coup sur coup, dans les dernière semaines, des romans qui m’ont secouée. Dans les deux, le narrateur interpelle directement le lecteur. Le premier par des lettres adressées à l’objet de son amour; dans le deuxième, sous la forme d’un témoignage. 

Le premier est de Simon Boulerice, dont j’ai souvent parlé ici. L’enfant mascara
Leticia, 14 ans, est follement amoureuse de Brandon qui ne l’aime pas. Ça pourra être vraiment banal comme histoire, mais le problème est que Leticia est née Larry et que l’objet de son amour est hétérosexuel. Et ça va mal se terminer bien sûr, on le sait dès le départ : Leticia sera abattue dans son école secondaire d’Oxnard, en Californie.
La force de ce roman, c’est la fulgurance de Leticia. Un personnage sûr de ce qu’il est, malgré les apparences, avec une force de caractère incroyable, une légèreté et un amour démesuré (frôlant l’obsession).
Simon Boulerice fait le choix d’ancrer son personnage dans un contexte québécois. Les lecteurs de Les garçons courent plus vite, de Paysage aux néons et de ses romans adultes reconnaîtront ainsi des traits caractéristiques des personnages (Leticia adore chanter!) Au final, la Californie s’efface et devient universelle devant cette tragédie.

 

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Mon second bouleversement a été le livre Nous : après eux de Patrick Isabelle.

Dans les récits d’intimidation, l’histoire se termine souvent à la tragédie. Rares sont les ouvrages qui nous font voir l’autre côté. On accompagne ici le narrateur de « Eux » qui est incarcéré dans un centre jeunesse pour son crime.

Malgré la solitude et l’extrême violence qui y règne, on est happé par le rythme des phrases qui martèlent, emportés aussi par l’empathie que l’on doit à cet adolescent.

« Le monstre qu’il croyait avoir fait disparaître demeurait bien vivant à l’intérieur de moi. Il attendait. Le centre l’avait entretenu soigneusement. Je savais qu’il était là, même si je réussissais à l’ignorer en général. Je portais ma dépression comme une médaille, persuadée qu’elle me donnait l’air cool. La tête haute. Je gardais la tête haute. Le regard froid. J’étais au dessus de mes affaires. Supérieur. (p.102)

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Bon, maintenant je crois que je suis dûe pour une œuvre plus légère, vous avez des suggestions ?