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Revue (complètement subjective) des livres les plus demandés durant le Temps des Fêtes par Renardeau, deux ans :

(En ordre alphabétique)

 

Grande bouche

 

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Je ne suis pas ta maman

 

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Le grand méchant loup et les trois petits cochons

 

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Mon vélo

 

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Toto veut la pomme

 

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(hors catégorie) Hé oui !

 

Paw Patrol, la Pat’ Patrouille -  Mon premier cherche et trouve

 

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Une Bonne Année 2017 et plein de lectures formidables à partager !

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J’ai lu coup sur coup, dans les dernière semaines, des romans qui m’ont secouée. Dans les deux, le narrateur interpelle directement le lecteur. Le premier par des lettres adressées à l’objet de son amour; dans le deuxième, sous la forme d’un témoignage. 

Le premier est de Simon Boulerice, dont j’ai souvent parlé ici. L’enfant mascara
Leticia, 14 ans, est follement amoureuse de Brandon qui ne l’aime pas. Ça pourra être vraiment banal comme histoire, mais le problème est que Leticia est née Larry et que l’objet de son amour est hétérosexuel. Et ça va mal se terminer bien sûr, on le sait dès le départ : Leticia sera abattue dans son école secondaire d’Oxnard, en Californie.
La force de ce roman, c’est la fulgurance de Leticia. Un personnage sûr de ce qu’il est, malgré les apparences, avec une force de caractère incroyable, une légèreté et un amour démesuré (frôlant l’obsession).
Simon Boulerice fait le choix d’ancrer son personnage dans un contexte québécois. Les lecteurs de Les garçons courent plus vite, de Paysage aux néons et de ses romans adultes reconnaîtront ainsi des traits caractéristiques des personnages (Leticia adore chanter!) Au final, la Californie s’efface et devient universelle devant cette tragédie.

 

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Mon second bouleversement a été le livre Nous : après eux de Patrick Isabelle.

Dans les récits d’intimidation, l’histoire se termine souvent à la tragédie. Rares sont les ouvrages qui nous font voir l’autre côté. On accompagne ici le narrateur de « Eux » qui est incarcéré dans un centre jeunesse pour son crime.

Malgré la solitude et l’extrême violence qui y règne, on est happé par le rythme des phrases qui martèlent, emportés aussi par l’empathie que l’on doit à cet adolescent.

« Le monstre qu’il croyait avoir fait disparaître demeurait bien vivant à l’intérieur de moi. Il attendait. Le centre l’avait entretenu soigneusement. Je savais qu’il était là, même si je réussissais à l’ignorer en général. Je portais ma dépression comme une médaille, persuadée qu’elle me donnait l’air cool. La tête haute. Je gardais la tête haute. Le regard froid. J’étais au dessus de mes affaires. Supérieur. (p.102)

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Bon, maintenant je crois que je suis dûe pour une œuvre plus légère, vous avez des suggestions ?

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Saviez-vous que l’on fait des livres fantastiques avec des objets égarés ?

La chouette a déjà présenté le magnifique livre “Le hareng rouge”. Dans cet album, nous sommes assis dans l’herbe dans un parc (à tout le moins, je l’imagine ainsi)  et nous observons ses visiteurs. Mon premier album nous pousse aussi à être attentif aux détails, mais par le minuscule. Il s’agit du “Grand livre des petits trésors” de Nadine Robert et Aki.

 

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Tatsuo et sa mamie se promènent dans différents lieux (le bord de la rivière, la ville, la forêt, la campagne, le parc et la plage) et ramassent toutes sortes de petits objets. Chaque lieu est représenté dans son ensemble et les trouvailles des deux marcheurs sont nommées et illustrées. Par exemple, ici on déambule dans la forêt:

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Suivra ensuite une double-page où l’on doit associer les trésors de la forêt et d’où il viennent. On est moins ici dans un “cherche et trouve” que dans un imagier original où l’on apprend plein de choses sur la nature qui nous entoure. Le vocabulaire est précis sans être trop poussé, la narration dynamique et naturelle entre la grand-mère et son petit-fils. Vraiment un chouette album à animer dehors avec des jeunes d’âges variés!

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On suit des personnages aussi à la trace avec mon deuxième album: “Dans les poches d’Alice, Pinocchio, Cendrillon et les autres…” d’Isabelle Simler.

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Ici on fait appel à notre mémoire des contes puisqu’à partir d’objets, on doit retrouver le personnage dont il est question. Le livre en lui-même est magnifique. Les illustrations ressemblent à d’anciennes gravures et rappellent les cabinets de curiosités où l’on réunissait des objets très différents.

L’exercice n’est pas aussi simple que l’on peut croire. Par exemple, qui peut traîner sur lui: “un ruban sans fin, une clé gigantesque, un bonbon salé, une carte à jouer, une petite clé en or, des miettes de gâteau à la rose, une chaise miniature, une sucette au thé anglais et deux billes œil-de-chat” ? À vous de trouver !

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Pour de vrai. Je n’ai pas la patience d’un ornithologue, mais la vue d’un flamboyant cardinal  me rend heureuse. Même s’il chante très mal.

Quand un super libraire m’a proposé dernièrement Sur les ailes du monde, Audubon, ma curiosité a bien sûr été piquée. Le livre écrit par Fabien Grolleau et dessiné par Jérémie Royer adapte les récits d’Audubon de ses propres aventures.

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Son objectif est pour le moins ambitieux: : peindre et répertorier tous les oiseaux d’Amérique (avant la disparition de plusieurs, pourrait-on ajouter). Si la bande dessinée est très accessible (parfois un peu sage dans sa narration), trois scènes m’ont particulièrement touchée:

  • Celle où Audubon découvre un vieux sycomore envahis par des milliers d’hirondelles: le spectacle est époustouflant.
  • Sa rencontre très brève avec Darwin. Elle est bien mise en scène: on se doute de l’identité de ce jeune étudiant dès le début de leur conversation sans que l’on ne sache précisément à qui il s’adresse.
  • Et sa discussion avec son rival, Alexander Wilson, sur sa philosophie du dessin.  “Observer les mœurs, les modes de vie du faucon, et les représenter dans son état de nature!  Oui, mon cher Wilson voilà comment, moi, je vois le dessin!”

 

 

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On pourrait dire que le personnage du livre suivant (qui s’adresse aux jeunes du troisième cycle) a  une mission contraire à celle d’Audubon.

Dans l’album La volière dorée, Valentina, fille de l’empereur, envoie ses serviteurs partout sur la planète à la recherche de nouvelles espèces d’oiseaux qu’elle enferme dans les cages de son magnifique jardin. Et gare à celui qui échoue: elle lui fait couper la tête d’un “tchak “ bien sonore. L’histoire ne surprend pas beaucoup: la capricieuse désole par sa cruauté jusqu’à la disparition complète de ses serviteurs.

Ce qui épate vraiment dans cet album, ce sont les magnifiques dessins de Carll Cneut. Comme Audubon, il est un formidable illustrateur saisissant toute la vivacité des bêtes à plumes. Même si, comme on le souligne ici:

“Il [le lecteur] ne s’attarderait peut-être même pas sur les oiseaux, si les illustrations de Carll Cneut ne rappelaient ses yeux à l’ordre : grandes ailes, becs extravagants, petits yeux fixes. Il n’y a pas vraiment de couleurs – on s’attendrait à des plumages somptueux –, mais un sens de l’expression et une dureté mélancolique qui explosent de page en page.”

Pour le plaisir, Carll Cneut a aussi fait un album à colorier en complément du livre. Et on le voir parler de son travail ici.

Bonnes lectures à plumes !

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J’avais prévu présenter quelque chose d’estival, la chouette, mais j’ai appris cette fin de semaine la triste nouvelle du décès d’une auteure et musicienne que l’on aime : Geneviève Castrée.

Tu as déjà présenté la magnifique bande dessinée Susceptible et j’ai déjà parlé ici de son recueil de poésie Maman sauvage.

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(source: https://www.drawnandquarterly.com/blog/2016/07/genevi%C3%A8ve-castr%C3%A9e-1981-2016)