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En cette journée de congé, on vous prescrit la lecture suivante : Un parfum de fausses nouvelles de Pierre-Alexandre Bonin.

http://montreal.pretnumerique.ca/resources/5e7a318d2357943e01ec101f

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Un suspens près des dilemmes actuels des médias: Félix est très déçu que ses articles de fond attirent moins l’attention que les potins dans le journal étudiant de son école. Il ouvre alors une chaîne Youtube par laquelle il diffuse de fausses nouvelles scandaleuses, affublé d’un masque de zèbre qui cache son identité. Le succès est immédiat, mais sa nouvelle popularité virtuelle risque de porter atteinte à des personnes qu’il estime. Comment faire pour réparer ses torts ?

Félix n’a rien d’un héros parfait : ce que j’aime bien de ce récit c’est qu’il expose dans les détails son questionnement sans être didactique et avec un vrai suspens.

La présentation matérielle dynamique de ce titre de la collection zèbre élaborée par le duo Kuizin soutient l’intérêt. Un mélange de simili contenu virtuel, de journal et de bandes dessinée.

Et si vous voulez devenir un chercheur de Fake news voici un aide-mémoire diffusé par l’IFLA qui peut vous aider.


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À l’heure où une compagnie à sourire fait des profits monstres, je crois qu’il est opportun de vous partager un de mes coups de cœur québécois de l’an dernier.

Neuro de François Gravel est un roman dont le narrateur s’appelle Louis. Ce récit c'est son projet pour comprendre les émotions. Louis a été vendu par ses parents à la Société (entreprise qui n’est jamais nommée).

Il a une intelligence particulière, un don qui lui permet de compter très rapidement, plus vite qu'un ordinateur, en voyant les chiffres en couleurs.

Louis est logé par la Société. Il y côtoie Nathan et les jumelles Chloé et Maude qui ont aussi des capacités de calcul phénoménales. Ensemble, ils forment le projet de s’évader.

Louis écrit sans ponctuation (sauf les points), dans un flot ininterrompu de mots. On n'a pas le choix de se laisser happer par ce récit qui semble se dérouler dans un monde pas très éloigné du nôtre.

Plus on en apprend sur cette Société plus elle paraît proche de certaines multinationales actuelles qui font fi du bien-être des leurs consommateurs. Un livre accessible et troublant, à mettre entre les mains des amateurs de dystopies.


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Et si vous avez envie d’en connaître plus sur ce type d’entreprise, voici une bande dessinée qui pourrait vous plaire. Bonne lecture !


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Magus of the Library est un manga fantastique qui met en scène Shio, un jeune de sang-mêlé : un humain à grandes oreilles. Il désire rejoindre la capitale des livres où toutes les connaissances du monde sont concentrées.

Un rêve difficilement réalisable pour un jeune pauvre et métissé jusqu’à sa rencontre avec les kahunas, les employées de la bibliothèque centrale qui ont chacune des compétences spécialisées : restauration, protection, affaires extérieures.

Ce livre diffuse les valeurs d’accessibilité universelle, de persévérance, d’ouverture d’esprit et d’amour de la lecture.

Les péripéties palpitantes sont soutenues par des illustrations magnifiques qui rendent réels les paysages naturels où se déroulent l’action, les vêtements des différents personnages et bien sûr les livres!


Impression

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“je revois en boucle son dernier envol

je mastique et c’est bizarre

je ne goûte rien


et j’avale une larme

et puis deux

autant qu’il en faut


pour noyer mon chagrin dans le plumage

multicolore de son souvenir” (p.11)


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Beaucoup de lacs sont hantés au Québec. Tout le monde le sait et tout le monde le raconte. Mais aussi bien que François Blais …pas sûre. Lac Adélard est un titre de la formidable collection Noire de la Courte échelle. C’est un livre plus stressant que vraiment horrible qui vous fera découvrir aussi le talent de dessinatrice d’Iris, mieux connue des lecteurs de bande dessinée.

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L’histoire est racontée par deux voix. Celle d’Élie Bournival qui considère que l’école est une perte de temps et de sa nouvelle amie Anna qui transforme pourtant l’école des Chutes de Shawinigan en un endroit extraordinaire.

Il y a aussi la voix décalée de Rose-Marie qui raconte dans son journal daté de juin 1989 son quotidien retiré du monde.

“C’est beau, en tout cas moi je trouve ça beau, les choses qu’on voit ici. C’est beau. Les arbres, les oiseaux, les insectes, le ruisseau qu’on entend tout le temps. Les cinq cabanes autour du lac les framboises et les fleurs et les trains qui passent, les wagons-citerne noirs et les wagons de marchandises brun, c’est tellement beau.” (p.9)

La construction alternée entretient bien le suspens, le dénouement est vraiment surprenant. Mais ce roman est surtout chouette incursion dans l’univers ironique et tranchant de François Blais.

“C’est la vie, ce sont des choses qui arrivent, ça n’est pas la fin du monde, pour utiliser ces formules creuses que les adultes aiment répéter. (Ils disent aussi “on ne fait pas toujours ce que l’on veut dans la vie” ou “tu n’en mourras pas”. Comme si le fait de ne pas mourir représentait le comble de la félicité.)” (p. 37)

Qui sait peut-être deviendrez-vous tellement accro à cette écriture que vous vous mettrez à lire la revue Protégez-vous autrement que pour magasiner des électroménagers…