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Qui n'a jamais rêvé dormir à la belle étoile, ou mieux encore, dans une cabane juchée dans un arbre. Une jolie cabane, dois-je préciser, pour nous permettre de taquiner les étoiles et de flirter avec les oiseaux.

Coco, ce sympathique éléphant, ne fait pas que rêver à ces fantaisies, il les actualise avec audace et persévérance.

Je connaissais le personnage de Dorothée de Monfreid pour animer durant la période de Noël le cartonné Coco Noël(que je vous suggère si vous cherchez des titres sur le thème des fêtes quelque peu différents)mais ce n'est que cet été que j'ai réellement découvert l'univers de Coco et ses amis.

Le cartonné Chez Cocoest touchant de simplicité, comme le sont souvent les histoires les plus accrocheuses.

Coco a envie de se construire une maison, mais pas n'importe laquelle, une maison dans un chêne. Avec du rouge et du blanc. Des livres et des bonbons. Une terrasse pour balancer ses pieds dans le vide. Et une fenêtre pour contempler les cieux. Tout au long du court récit, nous nous amusons à découvrir à quoi ressemblera cette cabane et nous nous surprenons à nous imaginer à l'intérieur.

Mais voilà, sa maison est tellement jolie que tous ses amis ne se peuvent plus de la visiter et...de l'envahir.

La chute peut laisser certains lecteurs perplexes puisque nous ne savons trop si ses amis abusent de la générosité de Coco, ou si ce dernier a un peu de difficulté à s'affirmer. Pour ma part, j'opte plutôt pour l'enthousiasme débordant de ses comparses, et donc, difficile à contenir. Chose certaine, cette conclusion, qui se continue d'ailleurs en quatrième de couverture, ouvre la porte a de belles discussions.

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Je vous propose une histoire rigolote qui se lit aussi bien dans un champ à la campagne que sur votre balcon entouré d'asphalte. Au voleur! publié aux éditions Les 400 coups est un tout carton qui respire le dynamisme, la drôlerie et le mouvement. De plus, le format tout carton saura plaire aux parents d'enfants qui aiment les livres au point de les détruire...juste un peu.

J'ai souvent rencontré des parents de jeunes enfants soucieux de mettre de l'avant la littérature jeunesse d'ici et intéressés à découvrir des tout carton québécois. Si pendant longtemps, ce format se faisait plutôt rare (mais pas inexistant) au Québec, semblerait que certaines éditions aient décidé de proposer quelques titres. En voici donc un à l'histoire bien ficelée.

Au voleur! est le fruit du travail d'Escoffier à l'écriture et de PisHier aux illustrations.

Tous les animaux se réveillent paniqués. En effet, il leur manque tous un petit quelque chose. L'éléphant a perdu sa trompe, le lion, sa queue, le kangourou, sa poche, le zèbre, ses oreilles, et ainsi de suite. Nul doute, un voleur sévit. Tous les animaux se lancent donc à la poursuite du culotté voleur, mais ne suffit pas de l'attraper. Encore faut-il savoir remettre les bons morceaux au bon endroit.

Le texte écrit sous la forme de dialogues et de questions amène beaucoup de rythme. Cette lecture devient un moment de plaisir tout en proposant une leçon d'anatomie animale.

Pour les intéressés, un autre tout carton d'Escoffier illustré, cette fois-ci par Maud Legrand, est édité aux 400 coups.

Je me le procure dès ma sortie du bois, et vous en reparle. À moins qu'un plus rapide le fasse avant moi sur ce blog. ;)

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Il y a de ces livres coups de cœur, alors qu'il y en a d'autres qui se laissent apprivoiser en les manipulant ou en constatant l'énorme force qu'ils dégagent auprès des petits. Le livre dont je vous parle aujourd'hui fait un peu parti de la deuxième catégorie.

Je dis un peu, puisque je le trouvais tout de même intéressant au premier regard. Cependant, en le présentant aux enfants, et en rencontrant un petit de cinq ans se promener avec le dit livre bien serré contre sa poitrine tout en proclamant que c'était SON livre préféré, il est aussi devenu un de mes préférés.

Prendre et donnerest à la fois un documentaire, un imagier, un livre d'art, un livre-jeu, un livre de philosophie tout en étant empreint d'une douce poésie.

Prendre et donner s'ouvre sur une page où nous apercevons un grand cercle rouge ainsi que le mot Prendre écrit juste en-dessous.

Oui, bon, quel est le lien entre un cercle rouge et le verbe prendre? me direz-vous.

C'est que chaque forme du livre se déplace et se replace ailleurs. Le petit lecteur est invité à prendre (tel qu'indiqué) le cercle rouge et à le replacer quelques pages plus loin.

Où doit-il le replacer? À la page où il est écrit Donner, mais pour ce faire, l'enfant tourne les pages, fouille, se creuse les méninges, évalue les formes.

Un autre exemple? Un carré rouge, cassé en deux morceaux, donc devenant deux triangles (vous me suivez toujours?), serviront à construire des toits pour de mignonnes maisonnettes.

Ainsi, une action est équilibrée par une autre.

Les illustrations aux formes graphiques et minimalistes sont proposées dans des coloris contrastés et vifs, sans pour autant négliger les petits détails.

En discutant avec mes collègues, une d'entre elles (bonjour Perpétue!), nous partageait ses préambules. Avant de raconter ce livre, elle demande aux enfants qui ont envie, d'étirer encore et toujours plus leur bras au-dessus d'eux, dans le but de toucher le ciel et de prendre un nuage. Une fois le nuage au creux de leur main, les enfants tendent leur bras devant eux pour le donner. Ils refont ce geste à quelques reprises, pour par la suite, changer de bras.

J'ai tenté l'expérience auprès de quelques groupes avec beaucoup de plaisir. De par ces simples gestes, une jolie chorégraphie prenait vie, permettant aux enfants plus actifs d'écouter tout en bougeant.

Prendre et donner de Lucie Félix, édité chez Les grandes personnes s'adresse à tous les enfants, mais peut devenir, tout spécialement, une belle alternative pour les enfants (et les parents) plus récalcitrants aux livres et à la lecture.





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Dès que je me retrouve dans une nouvelle ville, je ne tarde d'aller découvrir quelques parcs des environs pour flâner, lire ou simplement observer la foule bigarrée. C'est plus fort que moi, j'ai un faible pour ces espaces verts entourées de gratte-ciel.

Pour cette raison, je ne pouvais passer à côté de l'album Le hareng rougede Gonzalo Moure et Alicia Varela, traduit par Jude Des Chênes et publié dans sa version française aux éditions Les 400 coups.

L'album s'ouvre sur une scène comme il y en a souvent au parc. En fait, c'est un peu comme si nous avions installé une caméra à un point précis du parc et qu'au fil du récit, nous observions le temps passer. D'une page à l'autre, les personnages bougent, évoluent, bref vivent leur histoire À EUX. Le lecteur en a plein la vue avec des scènes prenant l'entièreté des deux pages pour se déployer. On y découvre un flûtiste, un photographe canin, une grand-mère et son petit-fils gourmand prêt à engloutir un énorme sandwich, des joueurs de soccer, un poète défiant la gravité, un lunatique faisant la conversation à une taupe, et évidemment un hareng rouge.

L'illustrateur Gonzalo Moure comble le lecteur de son coup de crayon tout en finesse captant dans les moindres détails le quotidien souvent ignoré. Cependant, cette apparente légèreté n'est que subterfuge.

Au cinéma, un hareng rouge est une technique scénaristique qui consiste à amener le spectateur sur de fausses pistes pour qu'ait lieu un retournement inattendu à la résolution. De cette façon, on oblige le spectateur à voir l'histoire qu'il vient de vivre sous un angle différent.

De cette façon, Moure et Varela invitent, à la toute fin du récit, les enfants à raconter leur propre histoire suite à ce qu'ils ont vu puisque deux personnes regardant au même endroit ne voient pas la même chose.

Si nous avons plutôt envie de lire les histoires des deux créateurs, nous pouvons ouvrir l'enveloppe qui se trouve aussi à la toute fin du récit.

Cet album s'adresse en général à des lecteurs du primaire, soit de 7 à 11 ans voire même un peu plus, mais les plus petits pourront tout de même s'amuser à observer les illustrations dans les moindres détails et pourquoi pas, se laisser bercer par les beaux textes d'Alicia Varela.

De plus, nous pouvons transformer ce livre en un " cherche et trouve" où les petits sont appelés à découvrir, à chaque page, le fameux hareng rouge.

Parlant de "cherche et trouve", j'ai eu le plaisir d'animer Cherche la petite bêtede Delphine Chedru, il y a quelques jours.


L'illustratrice nous propose un univers coloré et psychédélique où nous devons trouver un phasme funambule, une chouette qui a besoin de lunettes, un escargot ahuri, un hamster qui a perdu son ballon, une abeille prête à butiner et encore bien d'autres.

Ce livre-jeu s'adresse aux enfants de 3 ans et plus, mais j'ai tout de même pu le présenter à une petite de deux ans et des poussières sans problème.

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Il y a plusieurs mois déjà, des amis m'ont proposé, ce que je m'amuse à appeler un rallye littéraire, un petit rallye, il va de soi. En gros, je devais me rendre au café L'Escalier pour récupérer un colis à mon nom. Curieuse, je me suis rendue sur place. La jeune femme du café, tout sourire, m'a rendu mon bien en me demandant si c'était mon anniversaire. Non, ce n'était même pas mon anniversaire, simplement, mes copains et moi partageons la passion commune de la littérature jeunesse.

Le colis était en réalité un livre d'Emmanuelle Houddart : La boîte à images.
J'avais déjà entrevu le travail de cette illustratrice sans m'y arrêter vraiment. J'ai donc découvert cette petite boîte avec beaucoup d'intérêts.

La boîte à images est un bel objet en soi. Son format nous rappelleun cube de construction que les enfants pourront agripper avec beaucoup de satisfaction. Ses couleurs acidulées nous donnent envie de les croquer à belles dents (à voir la réaction des bébés).

Cette boîte est constituée de quatre petits livres aux titres musicaux qui évoquent le babillement d'un bébé: GRRRR!, ARGH!, MIAM!, AREUH!
Chaque petit cartonné nous propose mille et une images dessinées avec un souci du détail fascinant.

L'univers de Houddart est à mi-chemin entre le féérique et le monstrueux. Dès les premières pages, nous ressentons une ambivalence face à cet environnement visuel qui ne ressemble à rien de connu. Nous avons envie de nous y plonger tout en étant intrigué face à cette étrangeté.

Voici quelques-unes de ses oeuvres:


Cela dit, La boîte à images contient une bonne dose de merveilleux...et un soupçon d'étrangeté, sans réellement tomber dans le monstrueux.