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Dès que je me retrouve dans une nouvelle ville, je ne tarde d'aller découvrir quelques parcs des environs pour flâner, lire ou simplement observer la foule bigarrée. C'est plus fort que moi, j'ai un faible pour ces espaces verts entourées de gratte-ciel.

Pour cette raison, je ne pouvais passer à côté de l'album Le hareng rougede Gonzalo Moure et Alicia Varela, traduit par Jude Des Chênes et publié dans sa version française aux éditions Les 400 coups.

L'album s'ouvre sur une scène comme il y en a souvent au parc. En fait, c'est un peu comme si nous avions installé une caméra à un point précis du parc et qu'au fil du récit, nous observions le temps passer. D'une page à l'autre, les personnages bougent, évoluent, bref vivent leur histoire À EUX. Le lecteur en a plein la vue avec des scènes prenant l'entièreté des deux pages pour se déployer. On y découvre un flûtiste, un photographe canin, une grand-mère et son petit-fils gourmand prêt à engloutir un énorme sandwich, des joueurs de soccer, un poète défiant la gravité, un lunatique faisant la conversation à une taupe, et évidemment un hareng rouge.

L'illustrateur Gonzalo Moure comble le lecteur de son coup de crayon tout en finesse captant dans les moindres détails le quotidien souvent ignoré. Cependant, cette apparente légèreté n'est que subterfuge.

Au cinéma, un hareng rouge est une technique scénaristique qui consiste à amener le spectateur sur de fausses pistes pour qu'ait lieu un retournement inattendu à la résolution. De cette façon, on oblige le spectateur à voir l'histoire qu'il vient de vivre sous un angle différent.

De cette façon, Moure et Varela invitent, à la toute fin du récit, les enfants à raconter leur propre histoire suite à ce qu'ils ont vu puisque deux personnes regardant au même endroit ne voient pas la même chose.

Si nous avons plutôt envie de lire les histoires des deux créateurs, nous pouvons ouvrir l'enveloppe qui se trouve aussi à la toute fin du récit.

Cet album s'adresse en général à des lecteurs du primaire, soit de 7 à 11 ans voire même un peu plus, mais les plus petits pourront tout de même s'amuser à observer les illustrations dans les moindres détails et pourquoi pas, se laisser bercer par les beaux textes d'Alicia Varela.

De plus, nous pouvons transformer ce livre en un " cherche et trouve" où les petits sont appelés à découvrir, à chaque page, le fameux hareng rouge.

Parlant de "cherche et trouve", j'ai eu le plaisir d'animer Cherche la petite bêtede Delphine Chedru, il y a quelques jours.


L'illustratrice nous propose un univers coloré et psychédélique où nous devons trouver un phasme funambule, une chouette qui a besoin de lunettes, un escargot ahuri, un hamster qui a perdu son ballon, une abeille prête à butiner et encore bien d'autres.

Ce livre-jeu s'adresse aux enfants de 3 ans et plus, mais j'ai tout de même pu le présenter à une petite de deux ans et des poussières sans problème.

Commentaires

Comment by La renarde

J'ai adoré Le hareng rouge. Mon renardeau a beaucoup de plaisir à y chercher les chiens et le poisson. Et moi, j'ai apprécié lire l'histoire à partir des illustrations: plein de détails poétiques m'avaient échappé.
J'en profite pour te relancer avec un autre "cherche et trouve" génial à découvrir avec les touts-petits: Où suis-je de Silvia Borando dans lequel on doit trouver les petites bêtes. Par exemple, un poussin se cache dans des balles de tennis. Le livre est très attrayant avec ses couleurs vives et ses formes arrondies.