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Question de nous rappeler que l'été bat son plein, j'ai eu envie de m'entourer de jaune pour quelques instants. Vous ne trouvez pas que peu importe le temps qu'il fait à l'extérieur, le jaune met de la vie dans une pièce? 

Il y a le jaune poussin, jaune citron, jaune d'oeuf, jaune moutarde, jaune serin, jaune banane (nanane), jaune ocre, jaune soleil, évidemment. Il y a des livres jaunes aussi.

Je vous présente deux livres québécois; un dont l'histoire débute en plein cœur de Paris, alors que l'autre trouve son chemin dans les ruelles du Mile End.

Le parapluie jauneest paru il y a quelques années aux éditions de La Courte Échelle.
Dès les premières pages, un parapluie se présente au lecteur en toute simplicité. Ce personnage particulier a quelques tracas. C'est qu'il a connu des jours plus heureux. Depuis la mort de madame Grésil, monsieur Grésil est si triste qu'il ne sort plus. Les amoureux avaient l'habitude de faire des promenades sous la pluie, mais le coeur n'y est plus et le parapluie s'ennuie toujours un peu plus. Il doit absolument trouver une solution, un signe, un bruit qui sortirait Monsieur Grésil de sa torpeur et lui redonnerait goût à la vie...

À pas de souris, nous suivons la réflexion de ce parapluie. Comme un rayon de soleil après l'orage, viendront les premiers pas de Monsieur vers lui. Dans ce récit, chaque geste posé par cet homme compte et se transforme en une caresse aussi douce qu'une petite plume. On nous parle de tristesse et de mort sans détour, mais avec un doigté si apprécié. Les illustrations dans des coloris de jaune, gris et noir nous percutent et nous intriguent, comme par exemple cette image où la mort hideuse, difforme et beaucoup trop imposante, mais en même temps fascinante se présente à un monsieur Grésil abattu, presque effacé. On se demande si la grande faucheuse ne l'engloutira pas à son tour, mais c'est mal connaître la débrouillardise du parapluie.

La deuxième lecture que je vous propose est L'oiseau de Coletted'Isabelle Arsenault.

L'artiste n'en n'est pas à ses premières armes comme illustratrice, mais cette BD est sa première en tant qu'illustratrice et auteure.

En tant que citadine, j'avoue apprécier me retrouver dans des décors typiquement montréalais et je suis bien servie avec cette BD. L'histoire commence de façon classique: Colette vient d'emménager dans le Mile-End. Pour la énième fois, elle demande à sa mère un animal de compagnie et pour la énième fois sa mère lui refuse. Elle décide donc d'aller explorer les ruelles de son quartier. Ce petit chaperon jaune emboîte le pas avec un air tristounet, mais au détour d'une clôture, elle rencontre deux gamins. "Que fais-tu?" lui demande l'un d'eux. Euh...je cherche ma perruche. Ah oui! Nous allons t'aider." Et les voilà qui fouille le moindre racoin. D'un petit groupe de trois, ils deviendront quatre et cinq et... au final Colette aura fait la connaissance de tout le voisinage.

Ce récit, véritable antidote à l'ennui, nous permet de retrouver avec plaisir la douceur et la vivacité du coup de crayon d'Arsenault.

L'oiseau de Colette est le premier d'une série mettant en vedette les personnages de la bande du Mile-End.

Pour terminer, deux petits livres cartonnés à glisser entre les menottes de bébé.

Jaune de Marc Pouyet

Jaune chameau de Janik Coat


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Comment by La renarde

Quelle belle idée de réunir des titres par leur couleur. J'aimerais répliquer avec deux titres dont la couleur est le sujet/personnage principal : Le rouge, c'est bien mieux! de Kathy Stinson. Sophie aime uniquement ce qui est rouge (et je me reconnais bien là-dedans :) Un livre qui a plus de trente ans maintenant mais qui conserve toute sa fraîcheur !
Rosalie aime le rose (mais pas seulement) de Claire Cantais où une boule de (vrais) poils remet à sa place un séducteur maladroit. S'adresse plus aux adultes, mais me fais rire à tous les coups !