Lili rose
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- La renarde
Planète Lili est de couleur framboise. Bon bien oui, me direz-vous, il n’y a rien de plus évident en regardant la couverture. Ce premier roman doit être dégusté lors des jours gris. Rafraîchissant, il a du piquant musical, un swing, qui ne se prend pas au sérieux. On y rencontre les parents et amis de la petite Lili qui a une parole imaginative sans clichés. Sa voix est rythmée et les mots retentissent dans toute leur sonorité sans que ce ne soit un exercice artificiel.
“Il était gros comme un pou, laid comme un chou et mou comme tout. Un vrai Pouchoumou. “ p.50
L’auteure, Nicole Moreau, s’amuse visiblement avec la langue, elle joue avec les répétitions, l’amplification et les allitérations. Tout ce dynamisme est soutenu par une typographie polymorphe. Le procédé n’a rien de nouveau (voir les Stilton et autres Billy Stuart), mais il appuie bien la joyeuse musicalité du texte: “Groslot” et “cabot” sont écrit en grosse lettres joufflues, “Tarzan, Tacot et Titigre “ portent fièrement un “t” en forme de chat. J’imagine que les premiers lecteurs ont plus de facilité ainsi à reconnaître et associer les noms présents dans le texte.
Les illustrations de Geneviève Després prennent vie par ce petit trait fin et nerveux qui la caractérise. Elles s’accordent bien sans répéter le texte: un bel exemple est le plant de tomates de Noël (p. 64) qui ancre joliment l’action dans la Petite Italie. Quelques bande dessinées de trois à cinq cases intègrent des dialogues ou des petites incursions dans la pensée de la protagoniste.
Un seul bémol: c’est trop court. Après avoir rencontré une galerie de personnages plus colorés les uns des autres, j’aurais aimé approfondir leurs caractères, les voir encore se frotter aux drames du quotidien et les voir évoluer, transformer le gris en rose. On oublie souvent nous, vieux adultes, comment faire. Peut-être que le prix Cécile Gagnon 2015 qui a été remis au roman par AEQJ encouragera l’auteure à poursuivre les aventures Lili …
Commentaires
Je les adore ces romans où les fillettes ne sont ni garçon manqué, ni fifille à tutu. Je n'ai rien contre ces deux genres, mais entre les deux, un monde de possible existe. Tant mieux qu'une d'entre elle prenne vie sous la plume de Nicole Moreau.
La chouette