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Une fois n’est pas coutume, le temps des vacances m’a permis de découvrir deux chouettes récits de voyage en bande dessinée. Les auteurs ont en commun, qu’à travers l’écriture leur style s’aiguise.


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Ma première découverte est parue à la fin de l’année dernière. Il s’agit de Brumes de Sapa de Lolita Séchan (qui est la fille du chanteur Renaud, il faut bien le dire, même si ce n’est pas tout).

Cette bande dessinée raconte la rencontre de l’auteure et de Lo Thi Gom , jeune fille d’origine Hmong, une communauté ethnique minoritaire et opprimée du Vietnam. C’est lors d’un premier voyage dans ce pays que Lolita la découvre. Elle reviendra ensuite une fois l’an pour la revoir.

La beauté de ce récit doit beaucoup à Lo Thi Gom est une personne à la fois très lucide et ancrée dans un pays aux traditions fortes. Le dessin de l’auteure est aussi approprié: il devient de plus en plus précis et habité d’une vie propre.


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Comment je ne suis pas devenu moine de Jean-Sébastien Bérubé raconte exactement ce que dit le titre. (!) L’auteur s’est rendu au Népal pour devenir moine bouddhiste.

Je venais juste de lire le roman jeunesse Hare Krishna de François Gilbert sur le même sujet , si le traitement me semble moins violent, la remise en question est semblable. La désillusion de Bérubé vient surtout de l’institution corrompue et quand on lui demande dans l’avion à son retour: “Oh ! Vous êtes bouddhiste ?” Il répond: “Non… Je suis juste un être humain.”(p.226).

Ce qui m’a plu aussi dans cette bandes dessinée, c’est entre autre, la présence du bégaiement du narrateur qui prend du sens vers la fin du livre. Je croyais que les hésitations venaient de la difficulté de s’exprimer dans une autre langue, alors qu’elles laissaient paraître une fragilité.

Le côté un peu brouillon du dessin disparaît aussi au fil du récit. Le trait est affirmé dans la deuxième partie où l’on découvre, entre autres, de somptueux paysages.

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Le mois de la BD continue à battre son plein et pour l'occasion, je vous propose cette fois-ci le premier tome de la série Violette autour du monde. J'ai déjà dit dans ce blog aimer les personnages de petite fille difficile à classer.

Dans Violette autour du monde, tome 1: Ma tête dans les nuages, nous découvrons la vie tout sauf ordinaire de notre héroïne.


Violette est la fille de deux artistes de cirque: une femme-canon qui adore les gaufres au chocolat et un dompteur d'insectes, qui la trimballe de ville en ville. Le cirque débarque à Paris, ville des arrière-grands-parents de Violette.

Une journée d'école buissonnière, notre jeune demoiselle tombe nez à nez avec le peintre Henri de Toulouse-Lautrec. Cette rencontre est alors l'occasion d'une visite guidée à travers la Ville-Lumière. Notre petite saltimbanque fera au passage la connaissance de Sisley, Pissaro et Monet et sur ce qui distingue leur peinture de celle de Toulouse-Lautrec.

" Ils peignent en plein air et se définissent comme des peintres de la lumière et de la nature! (...) Moi, je cherche le frémissement de la vie (...) Je l'ai trouvé dans les ondulations du corps féminin, dans le tourbillon de la danse." 

Violette retire de cette journée l'importance de s'attarder aux petits plaisirs de la vie. Et puis, alors qu'il n'y a pas si longtemps, elle espérait avoir une vie normale, elle se dit que sa richesse se trouve justement dans toute cette troupe hétéroclite qui l'accompagne jour après jour.

Cette bande dessinée donne l'occasion au jeune lecteur d'en apprendre un peu plus, non pas sur la vie de Toulouse-Lautrec, mais sur l'essence de son travail. Cette lecture se veut une réelle visite de Paris. Nous déambulons sur la butte Montmartre, croisons au détour le Moulin rouge ou encore le pont Alexandre III.

Pas à dire, mes pieds de saltimbanque me démangent de partir.

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Tel que promis, je vous reviens avec une bande dessinée québécoise destinée, cette fois-ci, aux 3 à 5 ans. Bien entendu, rien ne vous empêche de tenter le coup de présenter cette sympathique BD à un enfant un peu plus jeune ou encore un peu plus âgé puisque l'âge chronologique d'un enfant et son âge de lecteur ne sont pas toujours les mêmes.

Les éditions Comme des géants nous propose Mimose et Sam: Basilic en panique! de Cathon.


Dans cette histoire, les deux compagnons viennent en aide à Basile le Basilic qui est complètement dévasté. Le pauvre se fait grignoter une petite feuille à chaque soir sans que personne ne s'en aperçoive. Mimose, une jeune jardinière qui prend soin des lieux et Sam, un petit panda, seront mis au défi de trouver qui ose ainsi brouter en catimini l'élégant Basile. Pour ce faire, ils se promèneront à travers les hautes herbes du jardin pour interroger petits et grands insectes.

Bien que cet ouvrage ne se veut pas, de prime abord, une référence en sciences naturelles, la jolie BD est riche d'un vocabulaire maraîcher et entomologique, si je puis me permettre, et je la verrais très bien accompagner une visite au jardin ou un atelier de plantation.

L'univers graphique de cette BD est léger, appétissant et instructif par moment. Bien que la BD ne soit pas un genre simple à décoder pour un jeune enfant, ce titre nous permet une incursion en douceur vers le 9e art. Certains dessins pleines pages laissent tout le temps aux enfants de ne se concentrer que sur une image à la fois, tandis qu'à certains moments dans l'histoire, l'auteure-illustratrice nous présente des planches de deux à quatre cases.

On termine la BD en espérant retrouver Mimose et Sam dans un prochain épisode.  Qui sait..?


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À Montréal, le mois de mai est consacré à la bande dessinée. Cette initiative des bibliothèques de Montréal  nous permet de profiter à chaque année de plusieurs activités reliées au 9e art. Pour connaître la programmation, je vous invite à cliquer sur ce lienhttp://www.fbdm-montreal.ca/programmation/mai-mois-de-la-bd/

Je vous ai déjà parlé dans ce blog de ma lune de miel prolongée avec la BD. Pour ce faire, je vous proposerai tout au long du mois de mai, quelques coups de cœur jeunesse.

J'amorce ce mois "SPÉCIAL" avec Monsieur Colibri, une petite BD à mi-chemin entre le livre illustré et la BD, de la collection Mamut & Wistiti. Cette collection s'adresse aux premiers lecteurs et amènent ces derniers vers le monde des mots avec beaucoup de finesse et d'originalité.
Monsieur Colibri décide de s'installer dans un petit oasis vert et luxuriant, à l'abris de l'aridité du désert. Dès lors, il attire l'attention des autres habitants de la forêt, puisque ce colibri n'en n'est pas un comme les autres. En effet, il est grand, pour ne pas dire géant, mais ce n'est pas tout, Monsieur Colibri adore les livres, cuisiner de la confiture aux fleurs des bois, et rencontrer de nouveaux amis.

Bien qu'occupé à découvrir son environnement, ce sympathique volatile ne perd pas son objectif de vue: apprendre à voler. Parions qu'il réussira, mais je ne vous dévoile pas de quelle façon il y parviendra.

Ce petit livre laisse beaucoup de place à l'illustration, mais n'en demeure pas moins une histoire complète à la structure narrative bien ficelée. Les jeunes lecteurs sauront être mis au défi tout en se laissant bercer par cet univers tendre, doux et vif, tout à la fois.



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L'automne tire à sa fin, mais je me dois de vous partager un immense coup de cœur.

Sous le parapluiede Catherine Buquet et Marion Arbona aux éditions Les 400 coups m'a ensoleillé le cœur.

Tout se passe dans une ville rendue grise par la pluie. Les premières pages nous montrent une foule entassée sous d'énormes parapluies. Et puis, un parapluie à l'écart avance d'un pas nerveux. Un homme tout aussi nerveux se cache dessous et maudit ce temps gris. Mais même par temps pluvieux, le vent peut tourner et nous amener son lot de petits plaisirs inattendus. Un gamin gourmand et en totale admiration devant la vitrine de la pâtisserie saura-t-il rompre la mauvaise humeur du travailleur?

Le texte écrit sous forme de petits poèmes en rimes, confère une musicalité toute personnelle au récit. Les phrases courtes nous font ressentir la hâte, pour ne pas dire l'impatience du personnage.

Sous son parapluie,
Il avance à grandes enjambées.
Sous son parapluie, il avance
et n'en finit pas de grincher.

Les illustrations de Marion Arbona, qui sait marier tons neutres et éclats de couleurs avec doigté, ajoutent une autre profondeur au récit. Si au début, tout nous est présenté dans des camaïeux de gris, des éclats de couleurs commencent à apparaître au fur et à mesure de l'histoire pour s'intensifier au moment où l'homme fait la rencontre du gamin.

En lisant cet album, je n'ai pu m'empêcher de penser au peintre Claude Théberge, rendu célèbre grâce à ses parapluies. Je ne sais si l'illustratrice connaît et apprécie cet artiste, mais chose certaine, j'ai retrouvé le même plaisir à regarder ses illustrations que j'en avais à me prélasser devant les oeuvres du peintre.
Tout au long du récit, mes yeux s'amusaient à danser sur la page en suivant le mouvement suggéré par les parapluies et le vent ambiant.

Cet album nous rappelle à quel point il est bon faire preuve de générosité et de petites attentions envers les autres. Juste comme ça.